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Transformation : 5 points d’attention à éviter

Doctolib, BlablaCar, Airbnb, Amazon, l’IA, l’IoT, les réseaux sociaux  : rien ne sera plus comme avant. On célèbre à nouveau Darwin :  « se transformer ou disparaître ». La majeure partie des entreprises l’a compris, et plus encore depuis le début de la crise sanitaire. Mais la transformation n’est pas un long fleuve tranquille. Voici 5 points d’attention :

1. Confondre transformation et digitalisation

Tout part de la technologie, mais tout ne s’arrête pas là. Conduire une réunion via Teams, Zoom ou Google Meet, ne relève pas de transformation, mais de la seule digitalisation. Pourquoi ? Parce qu’on ne fait que remplacer une table de réunion par un écran, une salle par une plateforme. La réunion a toujours un objectif, des participants, un ordre du jour, des échanges, et un compte-rendu. La transformation, elle, implique des process différents, et même une manière nouvelle d’aborder les choses, un nouvel état d’esprit (mindset).

2. Confier  la Transformation à la seule DSI

Parce qu’on parle de transformation digitale, le chantier revient à la DSI, logique, on va mettre en œuvre des solutions numériques, faire face à des questions de cybersécurité (plus encore depuis la crise sanitaire). C’est encore le cas dans de nombreuses entreprises… Mais encore une fois, c’est ici réduire la transformation à la seule digitalisation. Ne nous méprenons pas : la DSI doit être partie prenante, mais aux côtés de toutes les autres directions de l’entreprise : RH, Financière, Production, etc. La transformation de l’entreprise implique toutes ses fonctions.

3. Croire que seuls les Digital Native ont des compétences digitales

Qui mieux qu’un trentenaire (donc, qui n’a pas connu l’époque SANS digital), qui, idéalement, disposerait d’une expérience dans une grosse startup,  pour piloter la transformation dans une entreprise ? Attention ! Sans connaissance de l’entreprise, de ses métiers, de ses process, de sa culture, il va être difficile de piloter son changement. Et passer d’une startup à une entreprise en pleine mue va se révéler déstabilisant pour le nouvel arrivant,. Faut-il bannir les digital native de la transformation ? Là n’est pas le propos. Mais au fait parlons dinosaures : Un collaborateur de 50 ans, s’il est fan de la première heure, a assisté aux débuts d’Internet au début des années 90… Il a donc potentiellement 30 ans d’expérience en digital, et donc, possède des compétences non ?

4. Ne pas impliquer la Direction Générale

Les dirigeants de l’entreprise, quelle que soit sa taille sont les leaders en titre de sa transformation. Et plus encore, la communication interne doit assurer leur visibilité et leur engagement réel sur le sujet. Ils doivent porter ce projet à part entière, chacun dans son domaine, et en être les porte-parole.

5. Oublier l’humain : collaborateurs et clients

Ce sont eux qui déterminent le destin de l’entreprise. Ils doivent être la préoccupation centrale de la transformation.

  • En interne, tout commence par… de la pédagogie. Expliquer, rassurer parfois, animer, en tous cas accompagner. Mais surtout dire pourquoi. Laisser voir à chacun la part qu’il prend, qu’il va prendre à l’avenir dans la création de la valeur de la société. Sur ce point, Marque Employeur et Trans-générationnel sont des sujets montants.
  • En externe,  tout tourne autour… du client. On ne lui vend plus un produit ou un service, on co-construit avec lui la réponse à ses besoins. La vente devient relationnelle, elle n’est plus purement transactionnelle (même si elle passe par ce stade). L’expérience client ne s’arrête pas à l’achat, il y a ensuite le service (prise en main, accompagnement, dépannage…) et si l’on si prend bien, des recommandations et d’autres clients.

 

« Le seul patron, c’est le client. Il a le pouvoir de licencier toute l’entreprise, du directeur à l’employé, simplement en allant dépenser son argent ailleurs ». Sam Walton, avant le Digital

On en parle ?

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Catherine PhilibertTransformation : 5 points d’attention à éviter

Génération Y et Transfo Digitale

Outre les difficultés à pourvoir de nombreux postes aujourd’hui, la situation pourrait encore se complexifier… Etes-vous prêts à recruter les nouvelles générations ? On les appelle Milennials ou Gen Y. L’environnement de travail que vous proposez est-il adapté à cette génération, saura-t-il les séduire ?

Comment attirer les nouvelles générations ?

Oui, il  faut séduire nos jeunes compétences, pour les recruter ou les faire rester ! Avec un environnement de travail adapté, évolutif, des espaces collaboratifs, des espaces ludiques et de détentes, des activités professionnelles stimulantes, vous saurez certainement attirer les Milennials. Ils apporteront à votre entreprise des compétences actuelles et une vision orientée client notamment dans le marketing digital ou les nouveaux usages. La flexibilité est également une alternative motivante : télétravail, souplesse des horaires,

Les Digitals Natives

Le saviez-vous ? Les natifs du numérique ou Digital native à savoir la génération Y cumulée à la génération Z représenteront en 2020 plus de la moitié de la population active. Peut-on vraiment faire sans eux ? Certainement non ! Et ce, encore moins dans les entreprises qui doivent se transformer digitalement pour survivre…. Parce que l’environnement digital sera une évidence pour eux, le cadre se devra d’être adapté à leurs attentes. L’enjeu est désormais de faire collaborer plusieurs générations culturellement différentes.

Travailler avec les digitals natives est une réelle opportunité : les démarches collaboratives, le desigh thinking, les challenges, les concours externes ou internes, les temps dédiés aux projets personnels et le mode projet conviendront à cette génération. Et finalement cela tombe bien, puisque que pour assurer la transformation digitale de l’entreprise ceux sont les mêmes leviers qui sont préconisés !

Les sources et des compléments d’informations : On en parlait en 2012, cette vidéo en motion design illustre avec humour et perspicacité la génération Y. Ces derniers mois, bon nombre d’articles des Echos, du Pole-emploi ou encore de Talent-digital évoquent cette génération, leurs caractéristiques et les pistes de collaboration.

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Caroline ScheidtGénération Y et Transfo Digitale
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5 ans, c’est demain !

Et pourtant, c’est la durée de survie estimée par une étude conduite en 2017 auprès de DSI au Royaume-Uni, pour les organisations qui n’auraient pas encore amorcé leur digitalisation. 5 petites années avant d’être absorbées ou éliminées. Pire, 90 % des répondants estimaient que leur entreprise courait déjà un risque… Une épée de Damoclès bien réelle, si l’on se souvient de l’exemple de Toys R Us qui, alors que 70% de ses acheteurs étaient sur le Net, continuait à distribuer des catalogues papier. Mais alors, qu’est-ce qu’ils attendent, direz-vous ! Eh bien ce n’est pas si simple. Voici quelques exemples pour montrer que certes la critique est facile, mais l’art est difficile…

Histoire #1 : Espoir, quand tu nous tiens !

Tout commence chez un prospect qui annonce fièrement au consultant qu’il a compris la nécessité pour son entreprise de conduire la transformation digitale : il en va de leur survie à moyen terme… Et comment vont-ils s’y prendre ? Le Board a organisé une semaine de formation pour ses managers, afin que ceux-ci impulsent la digitalisation de l’entreprise. Et que s’est-il passé à l’issue de cette semaine demande-t-on à un des managers ? Eh bien…. Rien ! Rien n’a changé ! Mais quelle est la stratégie qui vous a été indiquée par le CEO ? euh…. Vous devez opérer votre transformation digitale… mais comment comptez-vous procéder ? On ne sait pas, mais le Board le sait forcément…

Résumons la situation : le Comité de Direction espère que les managers vont assurer la transformation digitale de l’entreprise, et les managers supposent que le Comité de Direction va piloter, en toute connaissance de cause la transformation digitale de l’entreprise… Cela ne ressemblerait-il pas à … un gros malentendu ? Peut-on réellement fonder une stratégie d’entreprise sur l’espoir que peut-être quelqu’un d’autre fera…..

Histoire #2 : Pas Digital Natives…

L’impulsion pour la transformation digitale d’une organisation vient … d’en haut ! Certains Comités de Direction ne montrent pas d’appétence/compétence pour le Digital, c’est particulièrement vrai pour quelques générations de dirigeants certes, expérimentés, mais qui n’ont que peu connu Internet, les réseaux sociaux, les applications, les plateformes, les objets connectés, les data.

Comme ils sont avisés et expérimenté, ils comprennent la nécessité de « s’y mettre », de « faire quelque chose »…

Malheureusement à force de différer ces décisions, l’entreprise a accumulé « un sacré retard »… Où commencer ? Comment ? Par quoi ? Comment piloter la démarche quand on n’est soi-même pas à l’aise avec le Digital ? Peut-on avouer à son Comité de Direction, à ses managers, à toute l’entreprise qu’on « ne sait pas » ? Dès lors comment garder sa légitimité / son autorité ? Comment ne pas être dubitatifs, voire réellement soupçonneux face aux diverses propositions en matière de Transformation Digitale ?

Histoire # 3 Digital Native

Certains dirigeants sont aiguillonnés par leurs enfants, leurs neveux, des salariés plus jeunes qui, eux, ont toujours connu le digital, qui ne se privent parfois pas pour les « ringardiser » Ils considèrent que toute personne née après 1990 maîtrise parfaitement ce qui leur parait encore mystérieux. Dans certaines entreprises, on laisse les rênes à des « jeunes », des « millenials » pour « s’occuper des réseaux sociaux, de la newsletter, du CRM et du site Internet ». Mais bien sûr, ils n’ont pas accès à ce qui touche la stratégie et la vision globale de l’entreprise. Prenons l’exemple de la Communication par exemple. Peut-on vraiment décorréler la gestion des communautés et des réseaux sociaux, le site Internet, avec la stratégie globale de communication ? Là non plus, cela ne peut pas fonctionner ! Disposer d’un CRM dernier cri, cela a-t-il du sens si ceux qui sont appelés à en être les utilisateurs estiment qu’il s’agit « d’une véritable usine à gaz » et qu’« il faut réaliser son chiffre d’affaires d’abord et alimenter le CRM quand on aura le temps » ? Mais n’est-il pas dommage de se priver d’un CRM pour préparer un rendez-vous d’avant-vente ? Etre « tombé dedans quand on était petit » est peut-être nécessaire, mais certainement pas suffisant. Tout au plus, cela justifie-t-il de ne pas avoir le droit de reprendre de potion magique avant de partir au combat…

And so what ?

Voici donc 3 histoires où la transformation digitale a bien du mal à opérer.

En matière de transformation digitale, 3 axes nous semblent à explorer pour ceux qui voudraient « larguer les amarres » et voguer vers un avenir plus digital.

  • Il faut commencer par le haut de la pyramide : en transmettant aux dirigeants de l’entreprise, les clés pour piloter la transformation digitale. Nul besoin de leur apprendre à coder. Mais avec leur vision, leur expérience, de l’ouverture et une acculturation au digital, comme un kit de survie, ils seront en mesure de passer commande, de piloter, de dire ce qu’ils veulent pour leur entreprise et ce qu’ils ne veulent pas.
  • Ensuite, comprendre que si le socle est technologique, la transformation digitale est éminemment humaine. Il est tout aussi important de se doter du « bon » logiciel que d’expliquer le sens de tout cela et de faire monter à bord, de manière progressive, tous les collaborateurs de l’entreprise. Et là, nous parlons de transmettre, faire échanger, faire participer.
  • Enfin, écouter, accompagner, faire preuve de patience, accepter les différences d’intégration de la démarche, le droit à tester – donc à se tromper –, la possibilité de mesurer dans une logique d’amélioration continue.

Il ne tient qu’à l’humain de tirer le meilleur de la technologie. Et là, rien de nouveau sous le soleil…

Source de cet article :

Tout d’abord cet excellent article de Tim Hughes, sur la Transformation Digitale dans les entreprises et puis aussi : https://comarketing-news.fr/quatre-idees-recues-qui-freinent-la-transformation-numerique/ et l’étude citée en introduction : https://www.couchbase.com/binaries/content/assets/website/docs/whitepapers/cio-survey-results

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Caroline Scheidt5 ans, c’est demain !